Coûtenance

Valeur acquise des grands projets industriels : Système « Coûts » ou « Prix » ?

2 janvier 2011

projet industrielIl y a 2 moyens, je crois, pour mesurer la valeur acquise sur un grand projet industriel, tel que la construction d’une usine ou autre.

Soit on charge les tâches du planning en ressources humaines (heures) pour établir la courbe du budget, on met en place un système de collecte des dépenses en heures, et on mesure la valeur acquise par la technique « unité équivalente », c’est-à-dire par rapport aux quantités réalisées, donc un système de mesure des quantités est aussi en place.

Soit on pondère les tâches du planning par rapport au Prix de Vente (quantités valorisées en €uros) pour établir la courbe du budget, on comptabilise les dépenses par rapport aux factures approuvées des contractants, très souvent fonction des quantités réalisées (ANNONCE + APPROUVE), et on mesure la valeur acquise (MERITE) ; on peut utiliser la technique « unité équivalentes » pour ce faire, en constatant des quantités sur le terrain, par un autre regards que les factures des contractants, mais il me semble préférable d’utiliser une autre technique, comme celle des « Jalons intermédiaires » par exemple, pour ne pas confondre les dépenses et l’avancement. Il en résulte des écarts, c’est-à-dire des montants ANNONCES NON APPROUVES ou EN COURS D’APPROBATION, le Système de mesure permet de les détecter et les gérer.

Finalement, soit on raisonne en Coûts, soit en Prix.

Il est à remarquer que l’avancement dans le Système de mesure « Coûts » correspond à la dépense dans le Système de mesure « Prix ». Les 2 Systèmes ne peuvent donc pas apriori cohabiter, je veux dire que le planificateur ne peut pas appliquer le Système « Coûts » et en même temps le Cost controller le Système « Prix », sous peine de ne pas avoir de liens entre les Systèmes. Sachant que le lien devrait être assuré par l’avancement, qui doit être théoriquement commun.

Toutes les factures des contractants ne sont pas approuvées telles qu’elles se présentent, encore faut-il qu’elles correspondent réellement aux quantités réalisées. Car il y a une différence entre ce que le contractant ANNONCE et ce qu’il MERITE, en termes de quantités, et donc de paiement. Je crois que l’on ne fait pas de la valeur acquise pour faire de la valeur acquise seulement, les courbes en S ne sont pas un aboutissement, le système doit permettre aussi d’être une aide à la décision concernant les paiements des contractants. Il me semble que le Système « Prix » permet de répondre à ce besoin alors que le Système « Coûts », non. Ce qui me plait aussi, c’est que dans le Système « Prix », toutes les mesures peuvent s’effectuer dans la même unité : les quantités, valorisées en €uros ou pas. Le but est, à mon avis, de mesurer les écarts par rapport aux quantités annoncées contractuellement et de mettre en place une traçabilité des écarts. Les contrats d’aujourd’hui souvent mixtes, ils intègrent une partie payée à l’avancement (au bordereau) et une partie payée forfaitairement (au forfait), dans le Système « Prix », il convient donc de bien discerner les dépenses liées aux quantités des autres, c’est une difficulté, mais qui ne me semble pas insurmontable. Le Système « Prix » me semble en outre beaucoup plus simple à mettre en œuvre.

Alors, Systèmes « Coûts » ou « Prix », qu’en pensez-vous ?

Vulgarisation Coûtenance

24 octobre 2009

vulgarisation coutenanceBudgetJ’ai 20 euros en poche (le budget), je me rends chez un pizzaiolo, et je commande 2 pizzas. Chaque pizza coûte 8 euros, je m’engage donc pour un montant de 16 euros (l’engagé). J’en commande une pour maintenant et une pour demain. Je paie la première pizza immédiatement avec ma carte bleue à débit différé et je paierai la seconde demain, à réception. Aujourd’hui, j’ai donc payé 8 euros (le réalisé) et il me reste un engagement de 8 euros à payer demain (l’engagement). Comme je compte dépenser tout mon budget, il me reste à engager 4 euros (le reste à engager), je prévois en effet d’acheter une canette de jus de fruit mais je ne sais pas encore quand. Le lendemain, je paie la seconde pizza (réalisé = 16 euros ; engagement = 0 euros ; reste à engager = 4 euros), le coût (Coût prévisionnel final) de cette opération est donc de 20 euros, ce qui rentre dans mon budget.

Coût prévisionnel final = Engagé + Reste à engager =Réalisé + Engagement + Reste à engager = Réalisé + Reste à Réaliser (RAR)

Jean-Yves Moine

La problématique de la mise en place d’un système de gestion de la Valeur Acquise

20 octobre 2009

valeurJe pense que la Valeur Acquise (VA) doit être gérée par le contrôleur de projet et non pas par le contrôleur financier.

La difficulté dans la mise en place d’un système de gestion de la VA, ce n’est pas la mesure de l’avancement physique mais bien la récolte des données concernant les dépenses, qui sont rarement en adéquation avec le planning. Le planificateur est en mesure de la calculer, la VA, ainsi que d’étaler le budget sur les tâches du planning, il est en mesure aussi d’étaler le Reste à Faire (RAF) sur les tâches planning, il ne lui manque que les dépenses.

La plupart des entreprises aujourd’hui font du contrôle de gestion et non pas de la Coûtenance. Alors la structure de gestion des coûts n’est forcément pas en rapport avec la structure du planning. En coûtenance en effet, les coûts sont consolidés sur le WBS ce qui constitue le CBS (Cost Breakdown Structure), alors qu’en contrôle de gestion les coûts sont accueillis par une structure plutôt orientée activité ou nature de coûts. Pour mettre en relation les structures planning et coûts, en pratique, il faut construire une base de données relationnelle, mais encore faut-il que le contrôle de gestion (L’Entreprise) ait la volonté de transmettre ces informations, parce qu’il y a un aspect de confidentialité des données financières. Alors, souvent, c’est le contrôle de gestion qui essaie de construire la courbe de la VA, puisqu’il dispose déjà du budget (non lié au planning) et surtout les dépenses : et c’est naturellement l’échec, puisque la VA (et le budget) n’est pas liée au planning.

Pour ce qui est de la trésorerie et du chiffre d’affaire (termes de paiement liés à des évènements positionnés dans le temps) : même problème en général. Le contrôle de gestion fait tout dans son coin, et le système n’est aucunement lié au planning, donc il n’est pas pertinent.

Il serait temps que les entreprises comprennent que le contrôle de projet est un métier à part entière, complémentaire au contrôle de gestion.

Jean-Yves Moine

 

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