Projets informatiques

La communication du projet : Les tableaux de bord

20 octobre 2007

CibleLes tableaux de bord

Cet outil va vous permettre de rendre compte de l’avancement du projet par le biais de différents indicateurs. Vous pouvez bien entendu créer plusieurs de ces tableaux et certains indicateurs pourront être communs. Vous allez ainsi réunir des informations essentielles et significatives que vous pourrez mettre à disposition de votre direction. Il faudra veiller à alimenter régulièrement ces tableaux de bord pour permettre une analyse dans le temps des indicateurs.

Généralement, il est recommandé d’élaborer des tableaux de bord traitant les points suivants :

  • avancement général du projet (livraison, coûts, délais) ;
  • consommation des ressources (internes, externes) ;
  • facteurs de risque (incidents techniques, anomalies, etc.).

Voici quelques conseils pour optimiser votre tableau de bord :

  • il doit être simple, pour une meilleure manipulation et mise à jour ;
  • clair (les indicateurs utilisés doivent être aisément compréhensibles par les lecteurs) ; concis, mais néanmoins complet ;
  • enfin, évolutif et capable de s’adapter au changement.

Bon à savoir

Un tableau de bord doit pouvoir être apprécié en un seul coup d’oeil !

Comment construire votre tableau de bord ?

Certains principes utiles doivent être respectés pour que votre tableau de bord soit le plus efficace possible.

• Ne mettez pas trop d’indicateurs (au maximum dix) : tenez-vous en aux indicateurs principaux et ne surchargez pas votre tableau, car vous risquez de noyer l’essentiel en mettant trop d’informations.

• Pour chaque indicateur, définissez des valeurs de référence (minimum, maximum) pour éviter des dérapages dans le projet. Ainsi, vous verrez aisément si les valeurs de vos indicateurs sont dans la norme.

• Définissez les informations indispensables au calcul des indicateurs (d’où viennent les données, quand sont-elles rafraîchies, etc.).

• Estimez le temps consacré à l’élaboration des tableaux de bord par rapport à la taille du projet.

• Obtenez l’adhésion des acteurs en les informant de la mise en place de ces tableaux de bord et des indicateurs choisis.

Exemples

Voici trois exemples de tableaux de bord réalisables et mis en place de manière très simple et rapide.

Budget

tableau-bord-situation-en-cours

tableau-bord-suivi-incidents

Si vous disposez de plus de temps, vous pourrez bien entendu créer des rapports plus sophistiqués et complexes. Le tableau de bord est donc un outil nécessaire et essentiel au pilotage de votre projet. Il permettra une représentation lisible et facile à interpréter de l’activité du projet et saura vous faire prendre les décisions adéquates si nécessaire.


Extrait du chapitre 3 du livre Manager un projet informatique, par Olivier Englender, Sophie Fernandes. Publié le 23/08/2007 aux éditions Eyrolles.

La communication : Les indicateurs

15 octobre 2007

IndicateursCommunication

Ce mot vient du latin communicare, qui signifie « mettre en commun ». La communication désigne donc la mise en commun et la transmission d’informations et de connaissances. Dans le cadre de votre projet, il est nécessaire que vous communiquiez régulièrement, afin de mobiliser au mieux vos équipes. En effet, celles-ci seront d’autant plus efficaces si elles connaissent les tenants et les aboutissants du projet, les étapes, le calendrier… Par conséquent, vous devrez déterminer qui a besoin de quelles informations, quand et sous quelle forme.

Comment communiquer ?

Votre communication devra être méthodique et vos actions de communications seront structurées dans le plan de communication. Celui-ci va accompagner le projet tout au long de sa vie et liste les principales actions de communication. Son contenu n’est pas figé et peut être modifié si besoin en fonction du déroulement du projet. Également appelé « Plan de management de communication », vous pourrez l’élaborer en répondant à quatre questions :

  1. quels sont vos objectifs ?
  2. Avec qui communiquer ?
  3. Quels moyens et limites ?
  4. Quelle organisation ?

Objectifs

Vous devez fixer le but à atteindre via votre communication. En effet, sans objectif, elle sera floue et perdra son sens. Votre objectif devra donc être clairement délimité, défini dans le temps et réaliste.

Interlocuteurs

Vous devrez communiquer et partager des informations avec l’ensemble des acteurs impliqués dans le projet. En fonction de l’activité et de l’implication de chacun, la fréquence de votre communication et les informations ne seront pas les mêmes. Estimez vos attentes par rapport à ces personnes, car plus ces attentes sont importantes, plus votre communication doit être intensive et interactive. Enfin, essayez de connaître les attentes ou les préoccupations de chacun par rapport à un changement applicatif.

Voici quelques groupes type :

  • La direction générale est intéressée par l’avancement global du projet dans ses grandes lignes.
  • Les instances de pilotage regroupent l’ensemble des responsables du projet qui se réunissent régulièrement pour faire le point sur l’avancement du projet, les éventuels problèmes ou difficultés rencontrées. Les responsables communiquent entre eux lors des comités de pilotage et transmettent les informations sous forme de comptes-rendus aux autres acteurs du projet.
  • Les intervenants « fonctionnels » (maîtrise d’ouvrage ou MOA) et les intervenants « techniques » (maîtrise d’oeuvre ou MOE) Gérer un projet de A à Z 92 © Groupe Eyrolles peuvent communiquer entre eux, même s’ils ne font pas partie des mêmes équipes de travail, pour discuter de leurs méthodes de travail, des soucis rencontrés ou encore d’astuces permettant de gagner du temps.
  • Les utilisateurs finaux, enfin, attendent d’être informés sur les étapes clés du projet, leur livraison et d’éventuels retards.

Moyens et limites

Faites la liste des moyens dont vous disposez : réunions, intranet, e-mail, documents types, matériel, etc. Prenez en compte les limites auxquelles vous serez confronté, comme le budget, les délais, la disponibilité, les moyens techniques, etc.

Organisation

Lorsque vous avez identifié vos interlocuteurs et le processus d’information, il est nécessaire de réaliser un planning de communication reprenant l’ensemble des actions et leurs caractéristiques.

Planning de communication

Figure 28 : Exemple de planning de communication

Quelques outils de communication

Le rapport de réunion d’avancement ainsi que le rapport de réunion extraordinaire vous serviront dans votre démarche.

Le rapport d’avancement

Il constitue un outil essentiel de la communication, car il va rassembler les différentes variables de votre projet et sera mis à disposition des différentes équipes travaillant sur le projet ainsi que votre direction. Il est rédigé à l’issue des réunions du projet et donne l’état d’avancement des différentes étapes de ce dernier. Il présente également les problèmes, les retards et les éventuels imprévus.

Vous pouvez le présenter sous forme de tableau contenant les données suivantes :

  • date à laquelle le point est ajouté ;
  • point clé ou action ou sujet, ainsi que les sous-phases ;
  • nom ou initiales du responsable du point ;
  • échéance à laquelle le point doit être terminé.

Notez que les différents points clés restent ouverts et notés jusqu’à leur clôture définitive.

Le rapport de réunion extraordinaire

Cette catégorie de réunion est souvent nécessaire lors de l’apparition de difficultés ou de points à revoir dans le projet. Ce type de rapport est unique et permet de rendre compte par écrit des échanges entre deux ou plusieurs interlocuteurs sur des points précis. Le rapport pourra être rédigé en cours de réunion et directement validé en fin de séance par les parties présentes.

Attention : les rapports sont indépendants d’une réunion à l’autre. Inutile donc de reprendre les éléments cités lors d’une réunion précédente.

Vous pourrez y faire figurer les éléments suivants :

  • date de la réunion et éventuellement celle de la prochaine ;
  • titre du projet ou de la réunion ;
  • participants et diffusion (présents, destinataires et absents) ;
  • nom des différentes tâches du projet ;
  • actions à envisager pour traiter la tâche correspondante ;
  • le responsable de la tâche et à quelle échéance celle-ci doit être traitée.

Rapport
La communication sera donc présente tout au long de votre projet et sera rythmée par ses points forts. Elle se fera intra ou inter équipes et s’adressera à l’ensemble des acteurs à la fois du service informatique, mais également des services des utilisateurs finaux, des services financiers… sans oublier votre direction.

Indicateurs et tableaux de bord

Les indicateurs

Afin de pouvoir qualifier au mieux l’avancement de votre projet, vous devez mettre en place des indicateurs de pilotage qui seront de véritables outils de navigation et de décision. Ils vous permettront de mesurer une situation ou un risque, de tirer la sonnette d’alarme ou de vérifier que le projet suit correctement son cours. Grâce aux indicateurs, vous pourrez également avoir connaissance d’une situation à un instant T et donc de situer l’activité déroulée par rapport aux prévisions effectuées.

Comment choisir ses indicateurs ?

Il n’existe pas d’indicateur type ou standard. C’est à vous de trouver ceux propres à votre projet et les plus pertinents possibles pour bien analyser l’avancement du projet. Les indicateurs ne doivent pas être trop nombreux. Cinq à dix suffisent généralement à qualifier et à quantifier l’avancée du projet. En effet, ce n’est pas la quantité qui prime, mais la pertinence et la fiabilité de l’information.

Que qualifier ?

Nous vous proposons ci-dessous quelques exemples d’indicateurs de suivi d’un projet que vous pourrez mettre en place. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive, mais sera une base de réflexion pour vos propres indicateurs.

  • La charge : nombre de personnes travaillant sur le projet par type (interne ou externe), par unité de temps, par phase du projet.
  • Le coût : masse salariale, formation, matériels, frais annexes (téléphone, fournitures, etc).
  • L’avancement : – tâches réalisées, tâches à venir ; – jalons ; – date de fin initiale, date de fin réelle ; – nombre de tâches terminées par rapport au nombre de tâches prévues ; – avancement du projet (en pourcentage) ; – retard de validation et de livraison des livrables.
  • Les ressources : nombre de jours de formation du personnel, d’arrêt maladie et d’absence.
  • Le suivi de réalisation : charge prévisionnelle et effective de réalisation et délai de résolution d’un problème.
  • Le suivi de la mise en oeuvre du projet : charge nécessaire pour le démarrage de l’application sur un site et dates effectives de démarrage.
  • La maintenance : nombre de demandes de maintenance corrective, évolutive.

Lorsque ces indicateurs sont définis, vous pourrez les regrouper dans des tableaux de bords.

Extrait du chapitre 3 du livre Manager un projet informatique, par Olivier Englender, Sophie Fernandes. Publié le 23/08/2007 aux éditions Eyrolles.

Investir dans le PMO

8 septembre 2007

PMOOn vous parle souvent de PMO ? du Project Management Office ? de la cellule de pilotage projet ?
Vous en avez compris que c’était tout juste un groupe de personne qui contrôle les chefs de projet en terme de budget, délai et respect des divers autres processus mis en place par l’organisation pour sa gestion de projet.
Mon expérience bien française de la chose me pousse, en pratique, à dire la même chose ! Preuves à l’appui, voila que débarque la Police Projet ! 22 v’la le PMO !
Planquez-tout : les mafieux avaient des livres noirs pour la comptabilité, nous avons tous notre planning noir aussi ! Alors effet de mode ? Tentative désespérée de la direction de reprendre le contrôle sur un domaine informatique qu’elle ne comprend pas ? Mauvaise application des best practices ? Oui ! Oui ! et re-Oui ! Et surtout pour la dernière proposition.
Les structures projets françaises ont pour défaut de ne pas avoir, encore une fois, pris la mesure du rapport investissement stratégique / bénéfice long terme. Il est pourtant simple d’investir dans de bonnes pratiques, dans des procédures fiables, de les faire appliquer, mesurer leur efficacité et les aménager pour augmenter leur portée !

En gestion de projet le Standish Group nous apprend dans son étude « Chaos Study » que les projets au niveau mondial dépassent en moyenne leur budget de 43%. Voila, l’investissement annuel que pourrait faire une entreprise (enlevons une petite marge de sécurité parce que même avec un PMO il y a toujours des surprises).

Or dans les PMO que je côtoie je constate que :

  • Les intervenants ont peu d’expérience en gestion de projet et beaucoup sont des juniors qui cherchent une première approche de l’activité projet
  • Les référentiels n’existent que rarement, et souvent à des fins de certification affichable face au client qu’il soit interne ou externe, quasiment jamais pour unifier les pratiques
  • La visibilité et le partage de pratiques sont dépréciés par le pré carré et l’individualisme politique de chaque petit chef (c’est mon truc, ça fait 20 ans que je fais comme ça, c’est mon avancement…)
  • L’intervention du PMO n’apporte pas de valeur ajoutée et se contente d’être comptable (respect du budget et des délais) ; pas de retour d’expérience, peu d’analyse et de recherche d’amélioration ; du pilotage au rétroviseur !

L’investissement premier c’est la compréhension de ce que peut amener un PMO :

  • Une assurance qu’une méthode est appliquée rationnellement, de manière unifiée dans l’entreprise,
  • Ensuite, une analyse fiable et cohérente du portefeuille projet (délais, qualité, coûts et risques),
  • Puis une vigilance par rapport à la stratégie d’entreprise : les délais, les coûts, le périmètre sont-ils toujours dans la norme fixée ?
  • Enfin, une amélioration constante des pratiques, de la sécurisation du taux de succès.

Dans ce que peut amener un PMO il n’y a jamais le flicage et la dénonciation. Dans un PMO on se doit de penser maîtrise, support, valeur ajouté au service de la stratégie et des projets.
Le vrai PMO se construit à la Deming : Plan Do Act Check, une élaboration itérative de la performance et de la maitrise.

» En lire plus:Investir dans le PMO

Liens amis : Permaculture et agroécologie en Savoie - Agence web en Savoie - Investir et entreprendre en Savoie Mont-Blanc